Signe Extérieur nuit...

 

Entendu Delphine Horvilleur, femme-rabbin, sur France Cul ce matin : "toutes les religions ont des signes ou des symboles, mais la valeur de ces signes n'est pas la même. La kippa est un signe parfaitement compatible avec les valeurs universelles, puisqu'elle signifie que l'Homme est petit devant Dieu, avec  majuscule, c'est-à-dire avec l'acceptation "être humain qui croit en dieu". La burqa, elle,  signifie que la femme est petite devant l'homme. Ele n'est donc pas compatible avec les valeurs universelles..."

Quand le journaliste bronche et lui demande alors pourquoi les femmes juives se voilent-elles les cheveux, si ce n'est en signe de soumission aux hommes, Horvilleur botte en touche : "oui, c'est vrai, il faut que les religions, et pas seulement le judaïsme, revoient la place qu'elles accordent aux femmes, et plus généralement la place faite à l'altérité (homosexuels, convertis, étranger)"...

Je trouve que tout ceci est spécieux. La grande majorité de mes collègues, par exemple, portent des croix catholiques, solidement accrochées à leur cou et apparentes (par-dessus les vêtements). Si l'on accepte ceci, pourquoi refuser cela ?

La burqa est interdite dans l'espace public. J'aurais comme une tendance à interdire tous les signes religieux, sans distiinction. Et s'il existait un signe, un symbole d'athéisme, l'interdire aussi par là-dessus.

Parce que ce que je crois ou ne crois pas n'appartient qu'à moi... Et que si j'ai le droit d'exprimer mes croyances ou incroyances, je partage l'espace public pysique. Cet espace devrait donc être, dans mon esprit, dégagé de toute expression ostentatoire des uns ou des autres...

Quant à l'espace public immatériel... Ah là là... Ce vaste foutoir qui, au nom de la liberté d'expression, permet toutes les dérives... Il pose le problème le plus crucial de notre temps, à mon sens, et je n'ai aucune réponse valable à apporter, sinon le respect strict de la loi en la matière. Loi bafouée tous les jours que le bon dieu ne fait pas !

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires (2)

gontrand
  • 1. gontrand | 16/01/2016
Clopine, la petite croix chrétienne est très discrète et est souvent un héritage familial sans réelle signification religieuse. Si elle gêne l'entourage, il suffit de la faire passer sous le pull...La burka est un signe ostentatoire évidemment prosélyte, visible à un kilomètre (ou presque) et qui manifeste un statut inférieur de la femme intolérable pour nous européens du 21ième siècle.
La tenue des juives orthodoxes, tout le monde s'en fiche, parce que personne n'en voit jamais ou peu s'en faut et peu de monde est capable de l'identifier...Sa signification m'est inconnue et aucun prosélytisme ne se manifeste dans la mesure où les juifs ne prétendent pas convertir le monde entier au judaïsme. C'est donc un non sujet.
La burka ou même le simple voile sont un vrai sujet. L'autre jour à la Sorbonne, j'ai entendu Céline Pina (qui arrête la vie politique écoeurée par l'hypocrisie du milieu) annoncer qu'elle retirait ses deux enfants de l'école publique. Pourquoi? La moitié des mères de famille à la sortie de l'école sont en "abat-jour intégral" (selon son expression savoureuse). Elle refuse que la vision de la femme véhiculée par cette tenue, le prosélytisme et la provocation qu'elle représente pour nos moeurs et notre culture se retrouvent tous les jours sous le nez de ses enfants. Je la comprends parfaitement.
DHH
  • 2. DHH | 16/01/2016
Clopine
Je ne pense pas que les propos de Delphine Horvilleur que vous rapportez soient très pertinents .
On a connu beaucoup mieux de la part de cette star médiatique .
En fait le problème qui a eté soulevé du port de la kippa dans l’espace public et qui a vu s’opposer une ethique de conviction portée par ceux qui ne sont pas concernés dans leur vie à une ethique de responsabilité portée par un responsable marseillais qui craint pour ses proches , n’aurait pas pu se poser il y a trente ou Quarante ans ,
Tout simplement parce que les juifs ne portaient pas de kippa dans la rue .Ils vivaient leur religion ou leur appartenance à la communauté dans la discretion, comme une affaire strictement privée qui n’avait pas à s’exprimer dans leur vie extérieure, y compris auprès de juifs avec qui ils se trouvaient en relation « civiles »,collègues ou condisciples
,Ainsi dans l’ecole que j’ai fréquentée mes condisciples protestants s’étaient organisés en une sorte de club ;Rien de tel n’aurait été imaginable pour les juifs , de fait aussi nombreux , mais qui n’ont connu la judaïté de leurs camarades qu’accidentellemnt en les retrouvant des années plus tard ,à une époque où on « en parlait ».
Mais progressivement depuis quelques décennies les juifs se sont rendus « visibles « dans l’espace public, et s’y sont affichés comme juifs, y compris pour certains par le port de signes visibles de leur appartenance ; Ainsi De Raymond Aron ou de Levy S on ne disait pas autrefois comme de Finkielkraut aujourd’hui qu’ils étaient des philosophes juifs
Apparemment deux phénomènes ont été les déclencheurs de cette évolution de la posture des juifs dans l’espace public :d’une part l’arrivée massive des juifs français d’Algérie en 1962 qui a transformé quantitativement et qualitativement la population juive de France et a changé sa physionomie en lui apportant a la fois la vitalité et visibilité d’une culture extravertie et différente , d’autre part ,le choc de 1967 et de la guerre des six jours, qui ont amené beaucoup de juifs a prendre conscience de leur appartenanceà la communauté à travers la découverte de leur solidarité incontournable avec l’Etat d’Israel , qui les a amenés a se sentir collectivement blessés par les propos de de Gaulle , d’ailleurs interprétés sans nuance . Il est significatif de ce virage qu’ à cette occasion Raymond Aron se soit pour la première fois exprimé comme juif

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