Fêtes donc.

  • Par clopine
  • Le 06/12/2016
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Bien sûr, qu'on a envie de dire : "fêtes donc, après vous". Bien sûr, que je comprends l'exécration de Clopin, pour qui la période entre noël et jour de l'an est synonyme de problèmes : cadeaux, déjà, il ne faut pas décevoir ce n'est pas si aisé, ensuite susceptibilités des uns et des autres, et rappel que rien n'est simple et tout est compliqué, surtout dans les familles.

Pourtant il n'a pas à se plaindre : je m'occupe généralement de la majorité des trucs à faire, de la déco à la tortore, et je n'ai jamais pu priver, même dans les pires moments, les gamins des cadeaux, du sapin, des petites bougies et de l'air mystérieux que la baraque prend.

Cette année, pourtant, j'aurais pu m'en passer : les deux garçons, adultes depuis lontemps, ont définitivement "passé l'âge", et la nouvelle génération, si'l y en a une un jour, n'a pas pointé le bout de son nez...

Mais voilà : j'y suis allée encore plus que les autres années. Compensation inconsciente ? J'ai choisi le sapiin le plus gros du magasin, l'ai surchargé de trucs brillants, virevoltants, fragiles et bien niaiseux...

Bien sûr, je crois que je suis condamnée à officier ainsi jusqu'à ma mort. La faute à ma mère, très certainement, qui nous occupait de Noël comme on lance une bouée à un homme qui se noit. Je revois encore, une par une, toutes les pièces de la crèche... Je me souviens des noëls de ma toute petite enfance : le sapin était très dangereux, car on y plaçait de vraies petites bougies, engoncées dans des pinces métallisées, qui risquaient à chaque instant de foutre le feu à tout le bazar.

Je ne peux pas m'empêcher de regretter les années où "je n'ai rien fait". Où je haussais les épaules dédaigneusement, ou bien vitupérait contre la "consommation"...

Parce que, quand même : si vous retirez le bling-bling et le pognon, l'invasion électrique et l'artificiel, il vous reste et restera toujours ce moment si particulier de l'année, où tout est noir, froid, sans vie : au moins, mes petites lumières se reflètent dans les vitres qui me séparent de l'hiver.

C'est déjà ça.

 

 

Commentaires (1)

Martine Procot
  • 1. Martine Procot | 13/12/2016
Mais dis donc Clopine, tu ne parles pas de la crèche ! Sacrilège ! Tu es bien partie pour offenser le bon Dieu. et pourtant rappelle toi le soin que l'on mettait à installer tout ce petit monde sans oublier le bœuf et l'âne et les moutons, et la paille bien sûr autour du nouveau né. En tout cas chez ma maman, c'était toujours sous le sapin ou sur la tablette en marbre du radiateur. Bon même si on allait pas souvent à la messe (malgré le tonton, frère de maman, qui était religieux enseignant à Saint Jean Batiste de la Salle, le frère Adalbert, le prénom de son ordre religieux.
Cela ne l'a pas empêché de me caresser la cuisse sans équivoque aucune lors d'un arrêt dans une tour-pigeonnier dans un parc de parents d'un de ses élèves. J'avais 18 ans. Je l'ai ramené à la raison vertement et ai confié à ma mère la scène exact. Ensuite rien n'était plus pareil. D'ailleurs les Noël se faisait toujours avec lui, puisqu'il n'y avait pas de père à la maison et lui n'avait pas ses élèves en temps de ces fêtes. Il n'a pas été convié durant plusieurs années... ensuite je ne me rappelle pas trop, mais nous, qui étions plutôt "païens" -nous, à savoir ma mère et moi,- et peu versées par le catholicisme, avons su lui pardonner. Malgré tout il restait une vraie fêlure dans nos relations.
J'étais plutôt jolie à cet âge et je devais incarnée une tentation du diable, à coup sûr !!... Pauvre âme damnée que celle de mon oncle par cet après midi d'hiver ensoleillée à Saint Germain en Laye, dans ce beau parc. Pourquoi avoir assombri le paysage soudainement ? et pour longtemps.

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