La bande organisée !!!

J'ai ranconté l'histoire de l'oiseau que j'ai sauvé d'une mort certaine, l'autre jour. Mais ce que je ne savais pas, c'est que les assassins, que je dissociais jusqu'ici, opèrent en fait en bande organisée...

Sisi.

Tenez, ce matin même : la pluie ayant cessé depuis le lever du jour, à 8 heures j'étais dehors :  assise sur le banc encore un peu détrempé mais au soleil,  dans mon jardin, mon mug plein d'earl grey à la main, regardant vaguement mes roses et me demandant si nous allions pouvoir déplier la table de ping-pong : petites questions pour un petit quotidien  de peu de soucis, et rien de bien grandiose ni de bien dramatique...

Quand soudain...

Le gros Roucky passa comme une flèche devant moi, ayant à la gueule un petit corps brun d'où dépassaient, de chaque côté, de minuscules mains roses, presqu'humaines.

On ne se méfie jamais du Roucky, car c'est un chat lent, qui semble avoir moins de réflexes que d'autres, et qui ne saute sur les tables, d'un souple mouvement sans appel, qu'en cas de refus : il commence d'abord par quémander en miaulant qu'on lui évite cet effort en le portant à la bonne hauteur (je sais,  ça paraît  dingue, mais c'est comme ça chez moi. Le chat saute sur les tables...  Nous sommes en réalité au service de  nos animaux, qui profitent sans scrupule de notre faiblesse collective)... Mais cette lenteur et cette paresse proviennent surtout du fait que sa mère a été tuée trois semaines avant son sevrage : certains apprentissages lui ont ainsi manqué.

Mais, même sans apprentissages, un chat reste un chat, bien sûr. Ce n'est pas la taupe de ce matin qui me contredira : elle a compris sa douleur...

Roucky s'était bien gardé de la tuer d'un coup : il comptait sûrement, après l'avoir relâchée, jouer un peu avec - même en n'ayant jamais lu le Maüs de  Spiegelman, on sait bien cela !

Mais l'autre assassin était là lui aussi, j'ai nommé le grand chien maladroit Ti'punch, qui ne lâchait pas son coéquipier d'une  semelle. Et sitôt que Roucky eût laissé tomber sa proie, le voici qui bondit dessus, l'emporta comme un fromage et finit le boulot...

Puis revint, me demanda un câlin  en posant sa tête sur mes genoux, fit une sorte de caresse au chat (qui se demandait encore où était passée sa taupette), et reprit, comme si de rien n'était, sa posture de chien modèle...

Franchement, de quoi gâcher mon déjeuner : aucun scrupule dans les yeux tranquilles de mes assassins préférés. C'est bien la peine d'avoir des animaux qui se prennent visiblement pour des êtres humains, si on n'arrive pas à  leur inculquer un peu de culpabilité, deux sous de remords et un peu de sens moral...

 

Soupir.

p

 

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